Le quartier des Salines (le ventre d’Ajaccio) est le lieu où s’affronte le quotidien libidineux et dépecé des divers protagonistes de ce livre dans une noirceur dévoilée, peu commune à l’écriture insulaire ; où s’entrechoquent l’absurdité d’une culture conservatrice et chimérique à une identité présente en souffrance dans un monde de consumérisme, de production aliénante où l’amour ne trouve pas sa place.

Ce roman aborde essentiellement l’identité de l’être et sa dualité, l’individualisme et la perte de sens dans une société où règne une atmosphère de mondialisation qui désagrège insidieusement l’identité du groupe insulaire. L’auteur dresse le portrait d’une Corse devenue « assignée à résidence », une terre devenue une prison.

Texte, au style acéré, sur la misère, sous toutes ses formes, sur la solitude et le désespoir où les êtres, assignés à résidence, tentent de survivre. Où chacun, reclus dans son monde, demeure convaincu que l’image qu’il a des autres est conforme à la réalité…