Qu’il soit aujourd’hui accepté dans ses significations les plus radicales ou qu’il prenne d’autres significations (qui iront jusqu’à contester voire inverser ses significations premières), le concept de « Lumières radicales » s’est imposé dans les études historiographiques sur le xvii^e et xviii^e siècle: au maximum comme un concept opératoire déjà mis en œuvre avec succès ou, minimalement, comme un objet d’interrogation et de discussion entre chercheurs. Tout le monde s’accorde sur l’existence d’une « radicalité » au cœur des Lumières. C’est sur le sens, le statut et l’histoire de cette « radicalité » (plus ou moins clandestine) que s’interrogent les différentes études qui composent cet ouvrage, ainsi que sur la continuité et/ou les ruptures caractéristiques de l’émergence des pensées et des mouvements contestataires depuis le milieu du xvii^e siècle. À la lumière des différentes études qui composent cet ouvrage, c’est la multitude même des « radicalités » (dans les contenus, les méthodes, les principes etc.) qui s’impose.