Une présidente ? Oui. À savoir : madame Sabatier. Apolonnie Sabatier, pour être très précis, dont l’existence s’est écoulée de 1822 à 1890 ; cette égérie d’artistes et d’écrivains, qui tenait à Paris un salon dont elle fut élue la «présidente» par ceux qui fréquentaient le lieu. On pouvait y croiser, entre autres, Dumas père, Feydeau, Flaubert, Nerval, Musset, Meissonier, Clésinger, Berlioz et, bien sûr, Théophile Gautier. Parmi la profusion des écrits de Gautier et aux côtés de ses œuvres les plus célèbres se trouve cette longue lettre écrite en 1850 et qui voudrait passer pour une relation de voyage en Italie, vers Rome, mais qui ne tarde pas à se dévoiler pour n’être plus qu’une lettre grivoise, obscène, licencieuse et pornographique, où se succèdent allégrement les scènes et les réflexions les plus débauchées qu’on puisse imaginer. Pourtant, très curieusement, cette lettre expressément adressée à madame Sabatier ne gênera aucunement cette dernière qui la fera même lire et diffuser par copies autour d’elle. Quant à la première édition imprimée de cette lettre, elle ne verra le jour qu’après la mort de sa destinataire, en 1890.
Pour accompagner cette lettre de dévergondage, de vice et de luxure, le lecteur pourra découvrir un Cahier d’images où se trouvent réunies nombre d’œuvres d’art qui sembleraient pouvoir illustrer vaillamment à la fois l’érotisme et la pornographie de ce magnifique bijou littéraire signé Théophile Gautier.
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