Invitée en 1940 par le gouvernement japonais pour orienter la production d’art industriel du pays, Charlotte Perriand découvre une pensée, un mode de vie et une architecture ancestrales, conformes aux préceptes modernistes qu’elle défendait avec Le Corbusier et Pierre Jeanneret. L’élaboration de son « art d’habiter », qui modifia profondément la manière de vivre des Français dans les années 50, est née des réflexions qu’elle a menées pendant sa mission au Japon. En retour, elle a contribué avec passion, à travers ses interventions dans les ateliers de production, au renouveau de l’artisanat japonais. Ses expositions au Japon, « Sélection, Tradition, Création » (1941) et « Proposition d’une synthèse des arts » (1955), qui eurent un grand retentissement, ses publications et ses études, ses réalisations à Tôkyô, la maison de Jacques Martin (1953), l’agence Air France (1959), ou à Paris, la résidence de l’ambassadeur du Japon (1966-1969), le showroom Shiki Fabric House (1975) et la maison de Thé à l’Unesco (1993) sont autant de témoignages des liens entre cultures occidentale et japonaise et de leur enrichissement réciproque.
Jacques Barsac est réalisateur d’une quarantaine de documentaires sur l’art et sur l’histoire dont Charlotte Perriand, Le Corbusier, Jean Cocteau… Il a rencontré Charlotte Perriand en 1981 et l’a accompagnée dans l’écriture de son livre autobiographique Une vie de création, paru aux Éditions Odile Jacob en 1998. Depuis 2002, il consacre son activité à l’œuvre de Charlotte Perriand. Préface de Germain Viatte, ancien directeur du Musée des arts premiers (Quai Branly). Postface d’Yvonne Brunhammer, est historienne de l’art, ancien conservateur en chef du musée des Arts décoratifs.
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