Poète, essayiste et diplomate colombien originaire de Bogotá, Jorge Zalamea (1905-1969) est en exil à Buenos Aires en 1952, fuyant le régime autoritaire du président de la Colombie Laureano Gómez, lorsqu’il y écrit et y publie Le Grand Burundun-Burunda est mort. Ce long poème en prose décrit la procession funèbre du Grand Burundun-Burunda, également appelé le Grand Éloquent, le Grand Assassin, le Grand Extirpateur, le Grand Tricheur, le Grand Sacrificateur ou encore le Grand Bavard, dictateur en son pays donc. Et c’est avec des atours carnavalesques qui conduisent pas à pas le lecteur à suivre l’incroyable cérémonie funèbre avec amusement tout autant que dégoût, et une poétique saisissante que Zalamea s’attaque, on le comprend très vite, aux dictatures, dont celle de Laureano Gómez. Il en raconte ainsi les dérives par le prisme du langage, de ses travers et de ses pouvoirs possiblement monstrueux.
La série de peintures El Gran Burundun-da a muerto, réalisée en 1974 par Roberto Matta (1911-2002) et inspirée du récit de Zalamea, sera reproduite dans l’ouvrage.
Grand voyageur et esprit cosmopolite, Patrick Deville dirige la Maison des écrivains étrangers et traducteurs (MEET) de Saint-Nazaire et la revue du même nom. Né en 1957, il est l’auteur d’une douzaine de romans dont le très remarqué Peste & Choléra (Seuil 2014).
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